Yazel accepte de poser à l’entrée de sa maison. Issue d’une famille traditionnaliste, elle est originaire de Bent Jbail, ville du sud tristement réputée pour ses dix-huit ans d’occupation israélienne. Son témoignage symbolise l’affirmation de la femme : l’angoisse des bombardements la convint de fuir vers le nord où elle y rencontre son futur époux. Il est chiite, elle est sunnite, ils ne veulent pas de mariage musulman. Ils cohabiteront en secret durant des années jusqu’en 2009 où ils apprennent qu’ils peuvent maintenant se marier civilement, à condition de rayer des registres de l’état civil la mention de la confession, chose alors obligatoire au Liban.
Le processus est engagé pour le couple qui subira un parcours juridique semé d’embûches mais bien possible. Le mariage civil aura lieu un an plus tard, ils décideront contre toute attente de rejoindre la ville native de Yazel afin d’officialiser leur union à sa famille, elle raconte : « Les premières années étaient difficiles, nous n’étions pas bien perçus mais au fil du temps cette pratique s’est répandue, récemment ma mère est venue me remercier et me féliciter pour cet acte héroïque selon ses propres mots. »
Bent Jbail, Liban sud