La barge évolue entre les nombreux parcs qui commencent à émerger à marée descendante. La Baie du Mont-saint-Michel a progressivement atteint ses lettres de noblesses dans la culture des moules et des huîtres, grâce à une combinaison gagnante des éléments aquatiques et terrestres, unique à travers le monde. Près de trois cent kilomètres de bouchots sont cultivés et invisibles depuis la côte.
Comme citait l’un des ouvriers, « l’industrialisation » du métier a débuté en 1975 avec l’arrivée de la « pêcheuse », le bras articulé situé à l’arrière des barges qui récolte d’un seul coup les filets de moules sur un même pieu. Progressivement la culture s’est intensifiée, puis industrialisée, la surface des parcs a doublé. Certains producteurs ne perdaient plus de temps à trier les moules, celles bonnes pour la récolte et les autres encore en cours de développement, qui partaient alors au rebus. Ces pratiques se sont généralisées progressivement. Les années de production intensive ont laissé des traces, à ce jour la baie étouffe, le phytoplancton manque par excès de moules à nourrir.